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« L’indiscipline est la force principale de l’indisciplineur » (François Boron)
"Rappelons aux sceptiques que l'indiscipline est un art qui, dans certaines conditions, peut présenter des inconvénients sérieux. Ceux qui s'y livrent sans préparation suffisante risquent de l'apprendre à leurs dépens" (François Boron, La Petite Revue de l'Indiscipline, numéro 10).
«L’indiscipline bien comprise ne consiste évidemment pas à rejeter toutes les suggestions apportées par autrui, et à obéir à n’importe quelle impulsion personnelle. La tendance à se conformer bêtement aux autres et à l’influence des autres se trouve d’ailleurs au coeur de l’individu lui-même, et peut prendre diverses formes, y compris des formes d’indiscipline apparente. Celui qui cherche à progresser dans l’indiscipline est amené à déterminer par rapport à quelles tendances de lui-même il doit faire preuve d’indiscipline. Convient-il par exemple de se livrer au désir d’épater les autres, par sociabilité, ou, au contraire, de se libérer de l’influence des autres, afin d’être soi-même ?» (Michel Valtin, Pessoa l’Indisciplineur, La Petite Revue de l’Indiscipline, numéro 33)
«Qu’un indisciplineur émerge, comme Swift ou Gandhi, ce n’est pas dangereux, car un indisciplineur ne prend pas le pouvoir, il n’emploie ni la violence ni la terreur, et il ne cherche pas à tromper ses concitoyens par la propagande. Le malheur est que les hommes politiques cherchent le pouvoir. Il convient donc de se méfier de ceux que, dans le domaine des orientations sociales, on nous présente comme les meilleurs.» (Michel Valtin, id.)
"La société saine, dit Pessoa, cherche à attaquer le mal." Mais - voici la troisième question que je veux aborder -, si la société est victime d’un mal, cela ne revient-il pas à dire que la société est partiellement malade ?
« L’ordre résulte du bon fonctionnement de l’organisme, et Pessoa reconnaît qu’il peut n’être que provisoire ou apparent. Voilà qui me paraît optimiste. Ne serait-il pas plus juste de dire que l’ordre est pratiquement toujours provisoire et apparent et, qu’au fond, la société est perpétuellement malade ? - Admettons qu’une partie de la société soit saine, qu’elle reconnaisse le mal et cherche à le guérir. La difficulté est que la reconnaissance du mal risque de remettre trop de choses en cause. Et le pouvoir n’aime pas les remises en cause, le pouvoir n’aime pas l’indiscipline, il recherche le consensus, l’accord le plus large possible, l’ordre apparent, et, au besoin (et ce besoin se fait perpétuellement sentir), il le crée par la propagande, en s’efforçant d’endormir les consciences.
«La société saine est constituée par les indisciplineurs qui s’opposent à la propagande en montrant que la société est malade. Mais, d’habitude, les indisciplineurs sont peu nombreux.
«Quant à la société dans son ensemble, le plus souvent, non seulement elle n’est pas saine, mais elle ressemble à un malade qui abuse de l’alcool et du tabac, refuse de se soigner, et choisit comme médecins ceux qui lui fourniront encore plus d’alcool et de tabac, et lui donneront de la morphine par-dessus le marché!
«Le pouvoir est ce médecin charlatan qui s’efforce de créer l’ordre apparent et l’accord général, et, très souvent, sa propagande trouve un merveilleux écho dans le conformisme des administrés.
«Il me semble donc que la critique de l’ordre faite par Pessoa ne va pas suffisamment loin. L’organisme fonctionne mal, et la société, qui, à ses maladies, rajoute la crédulité, s’en remet pour sa guérison à des charlatans qui s’entendent fort bien à la gruger.» (Michel Valtin, id.)
«Le lecteur objectera peut-être qu’il voit bien par rapport à quelles tendances de la société il convient de pratiquer l’indiscipline, mais qu’il comprend moins bien par rapport à quelles tendances de lui-même l’individu doit s’indiscipliner. Je réponds que l’individu doit s’indiscipliner par rapport à sa propre sottise. Il doit donc d’abord la reconnaître. Reconnaître sa propre sottise est une chose, remarquons-le, qui ne risque pas beaucoup d’arriver aux disciplineurs. Tous les Papes ont toujours raison, aussi longtemps du moins que l’indiscipline ne s’est pas suffisamment répandue.» (Michel Valtin, id.)
«Le Portugal a besoin d’un indisciplineur», déclarait Pessoa. Nous élargissons le mot en affirmant : «Le monde a besoin d’indisciplineurs». Et cela dans tous les domaines. L’erreur et la sottise sont partout, ou presque, et, certains jours, j’en arrive à penser que le monde est rempli d’une majorité de bénis-oui-oui qui disent amen à tout. C’est pourquoi nous entendons contribuer, pour notre modeste part, à tout critiquer de toutes les manières. » (Michel Valtin, id.)
"Bien entendu, si vous ne remettez pas en question tout ce qu'ont essayé de vous apprendre la famille, l'école, l'armée, la société, l'état, les entreprises, l'université, la télévision et la publicité, vous êtes perdu pour l'indiscipline. Quel gâchis! Mais êtes-vous bien certain qu'il n'existe pas en vous un talent d'indisciplineur qui ne demanderait qu'à naître et à se développer ?" (François Boron)
"L'indiscipline peut s'exercer dans de nombreux domaines. C'est pourquoi notre revuette traite de littérature, de poésie, d'antipublicité et de bien d'autres choses." (François Boron)
Vous trouverez d’autres citations dans notre rubrique Extraits.
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